Jean Pascal remporte une décision unanime devant Lucian Bute au Centre Bell
MONTREAL - Jean Pascal a remporté une décision unanime devant Lucian Bute, samedi soir, au Centre Bell.
Un texte de Jean-François Chabot
Pascal a obtenu et largement mérité la faveur des trois juges 116-112, 116-110 et 117-111, à la suite d'une prestation sans faille devant 20 479 spectateurs finalement gagnés à sa cause.
C'est un véritable travail de sape qui a permis à Pascal d'obtenir la ceinture de diamants WBC et de devenir l'aspirant obligatoire au titre détenu par Adonis Stevenson.
À l'Issue du combat, Bute a été le premier à reconnaître que Pascal avait tout simplement été le meilleur. « J'ai trop attendu. J'aurais dû laisser mes mains aller. Je ne sais pas pourquoi j'ai attendu autant. Stéphan (Larouche) m'a supplié à partir du 4e round de laisser aller mains. Je l'ai fait au 12e et ça a marcher. Mais c'était trop tard. »
Bute n'a pas voulu parler d'un combat revanche. Pratiquement au bord des larmes, il a indiqué vouloir prendre le temps de regarder le combat pour comprendre ce qui venait de se passer. Et une revanche contre Froch. « J'en suis très loin. Il aurait d'abord fallu que je batte Jean », a conclu Bute.
À l'inverse, Pascal rayonnait. Il venait de livrer une performance éclatante. « C'est mon meilleur 12 rounds. J'ai géré le combat comme je le voulais. J'ai pris des pauses quand je le voulais. Je savais que j'étais le meilleur boxeur et j'ai suivi le plan de match à la lettre. »
Pascal a présenté une tactique qui a laissé Bute sans réponse. Chaque fois que Bute s'avançait pour frapper, Pascal l'attendait de pied ferme. La suite des choses s'annonce intéressante pour Pascal qui aura le loisir d'affronter qui il veut bien avant d'accorder un combat revanche à Bute.
« Je pense à Julio Cesar Chavez, je pense à Andre Ward. Je veux affronter les meilleurs et tous ceux qui se disent meilleurs que moi » a déclaré Pascal avant d'envoyer une dernière flèche à Bute.
« Tu peux faire ce que tu veux avec des boxeurs de catégorie B ou C. Mais je suis un boxeur de catégorie A et je savais que je gagnerais. » Pascal a pris le temps de rendre hommage à son équipe en soulignant l'apport important de Roy Jones et de son préparateur physique Angel Heredia.
<hl1>D'un bout à l'autre... ou presque</hl1>Le premier round en est un d'observation. Jean Pascal termine en force en pourchassant Bute à partir du centre du ring.
Pascal marque encore des points au deuxième round. Il atteint solidement Bute, qui bat en retraite avec les yeux un peu hagards.
Ouvrant enfin la machine et retrouvant ses jambes, Bute attaque avec des directs précis et suit avec un solide uppercut au menton de Pascal. L'écart se resserre.
Alors qu'on croyait Bute en train de renverser la vapeur, Pascal revient encore à la charge en fin de round. Il se lance à l'assaut de son adversaire des deux mains et le fait vasciller.
Bute travaille avec intelligence pour contrôler le centre du ring au round suivant. Pascal tente des étincelles en fin de round, mais cette fois, ça ne suffit pas.
Bute marque des points au sixième round grâce à sa précision. Les jabs et les directs touchent la cible, sans faire trop de dommages.
Pascal reprend l'initiative au septième, martelant son opposant dès que ce dernier s'engage dans un corps à corps. Bute rentre dans son coin pour recevoir les remontrances de son entraîneur Stéphan Larouche.
Au huitième, Bute se retrouve au tapis, mais l'arbitre juge qu'il a glissé. Frustré, Pascal augmente la cadence et pousse son adversaire dans ses derniers retranchements.
Neuvième round, Pascal paraît gagner en confiance. Il atteint Bute à volonté et creuse l'écart... trois rounds d'avance avec trois à disputer.
Pascal en rajoute au dixième, et le visage de son concurrent est ensanglanté. Pourtant, il ne le regarde même pas pour atteindre la cible. La foule acclame Pascal... l'allégeance ne tient qu'à un combat à Montréal!
Au onzième, Pascal invite Bute à le frapper en restant dos aux câbles. Ce dernier met tout ce qu'il a jusqu'à ce que Pascal explose et sème la pagaille dans son esprit.
Le 12e et dernier round soulève la foule Centre Bell. Bute jette ses dernières armes dans la bataille, mais Pascal a tout pris quasiment sans broncher. La cloche sonne. Pascal lève un bras au ciel, et Bute semble résigné.
Il sait qu'il vient de perdre, plus qu'un simple combat.
Aucun commentaire:
Publier un commentaire